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  • Le Théâtre du Mauvais Garçon

CHRONIQUE DE JEAN MAROIS "Entre la lumière et l’ombre"

Oh, Stéphane Bélanger mon nouveau boss (il est très fier de ce titre), m’a écrit : Pis ton texte, c’est pour bientôt ? Je me suis senti comme un journaliste endormi pendant un match du Canadien… EUH, oui, oui boss ça s’en vient… Ça s’en venait pas du tout, mais bon maintenant un mensonge avoué est à moitié pardonné… DONC…


Entre la lumière et l’ombre, c’est l’inverse du méga succès de Marie Carmen, vous connaissez Marie Carmen? Non! Tas d’incultes allez sur YouTube. Bref, anecdote lors de son passage à Thompson (Vous savez la salle?) Marie Carmen qui avait gagné un Félix (le prix pas le chanteur) passait dans la salle pour que les gens «touchent» le trophée… FIOU, aujourd’hui le DOC Arruda en ferait des boutons.


Les techniciens, cette race cachée dans l’ombre (ou presque), vous comprenez le titre maintenant. À l’époque être technicien ne voulait rien dire, aujourd’hui j’espère qu’on ne retournera pas à cette époque, nous étions un groupe que personne ne connaissait, pour certains nous étions même de Montréal. En effet, lors de la grande rénovation de Thompson (vous savez la salle, OK) en 1987 je crois, la direction avait fait une journée porte ouverte et nous les techniciens étions visibles et nous expliquions les méandres de la salle ainsi que les divers postes techniques. Eh bien, ce qui m’avait le plus marqué (en plus de la mauvaise odeur corporelle de certains) c’était que la majorité pensait que nous venions de Montréal (vous connaissez la ville qui croit être le centre du Québec). On partait de loin (non, pas de Montréal), ce travail n’était pas reconnu et c’est à force d’efforts et d’abnégation que nous sommes parvenus à être reconnus (pas sur la rue quand même), mais au moins par le milieu.


Des écoles sont apparues, des cours, des formations, ce fut l’apocalypse de la technique, les équipements se sont modernisés à la vitesse grand V. Et en même temps pleins de jeunes boutonneux(euses), on ressenti l’appel de la technique. Bravo, tout est en effervescence et nous allons dominer le monde (le monde technique), les spectacles sont devenus de plus en plus «technique» pour ne pas dire parfois complexes (pensons à Robert Lepage). Nous nous sommes même affublés du nom d’ingénieur. Ce qui n’a absolument pas plu aux ingénieurs qui reçoivent une bague et un diplôme…


Essentiellement, un technicien(enne) est une personne qui aide, supporte, rassure et bonifie les attentes et désirs d’un artiste ou metteur en scène (si vous êtes gentils on parlera de metteur en scène dans une autre chronique, j’en ai connu des bons et…). Le rôle du technicien est un rôle de soutien, soutien essentiel pour le bon déroulement du spectacle, concert, événement, etc. Une bonne synergie est essentielle entre toute l’équipe du spectacle. J’ai déjà connu des événements malheureux et lorsque la «chimie» n’y est pas, la journée et la soirée seront longues.


Premier arrivé et souvent dernier parti le technicien(enne) est parfois fatigué ou simplement «à boutte». C’est malheureusement l’image que plusieurs ont retenue de ce métier, mais finir de travailler à 23h45 et revenir pour 08h00 le lendemain matin, ça use. Sans compter les techniciens(ennes) de tournée qui voyagent de longues heures. Je ne me plaindrai pas de cette vie que j’ai vécue, mais parfois c’était difficile, mais qui peut dire que son métier est toujours facile…


Un des dangers de ce métier est parfois de s’imaginer être indispensable, de s’enfermer dans une bulle (c’est à la mode) et de croire qu’après nous le déluge. Ça restera toujours un travail d’équipe, oui certains sont plus «visibles», mais qui connaissait le poste de garde au football américain avant l’arrivée de Laurent Duverney-Tardif ? Et qui connaît vraiment le rôle qu’avait Marty McSorley à Edmonton ? Le rôle du technicien est «essentiel» encore ce mot «essentiel», mais faut toujours se dire «qui en aura un plus jeune plus fou, pour faire danser les Boogalous» merci Robert Charlebois.


Ce n’est pas toul’monde qui peut faire fi de son ego, pour permettre à quelqu’un d’autre de se faire valoir et de se mettre en vedette. Et ces mêmes «vedettes» sont parfois arrogantes, mais dites-vous une bonne chose. Des arrogants, il ne me reste plus grand-chose, même pas leur nom. Mais de ceux qui ont compris notre métier, il me reste de merveilleux souvenirs, des sourires et des moments qui me permettront de continuer à vieillir (même si je suis déjà vieux) en comprenant que j’ai eu une belle vie… 


Qui peut se targuer d’avoir reçu un courriel de la femme de Salvatore Adamo pour saluer la belle journée passée à Trois-Rivières, ce n’est pas grand-chose pour la majorité, mais pour moi, c’était un très beau cadeau, un cadeau qui me permettait de me lever le lendemain pour aller passer une autre belle journée à Thompson (vous connaissez Thompson ?) Peut-être, ben moi j’ai eu l’immense plaisir de l’aimer et de croire qu’elle était vivante…


Cette chronique est dédiée à tous ceux que j’ai négligés au cours de ma carrière…


Jean Marois

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